En
cette période de noël, je me dois d'écrire sur ma vision des choses.
Bien sûr, je ne veux pas tomber dans de la pseudo poésie ou un certain
romantisme de bas étage. Mais bon noël, pour moi c'est indispensable.
Il faut un noël dans chaque. Ne serait-ce que parce que pour certains,
c'est le seul moment où ils voient leur famille. Donner un peu de son
temps. Prendre le temps de voir et de discuter avec les personnes qui
comptent. Ça devrait être tous les jours, mais ça n'est pas le cas.
Alors pour que cela arrive au moins une fois l'an, il y a noël. Noël
pour la famille, le jour de l'an pour les amis. C'est un peu ça pour
moi la période de fêtes. Donner un peu de bonheur, c'est tellement
simple à noël. Je ne parle pas de donner des cadeaux achetés à la
dernière minute parce qu'il ne restait que ça, mais plutôt voir,
sourire, discuter, aider... Chacun d'entre nous a la grande tante qu'il
n'aime pas trop. La (ou" les" des fois) personne de la famille
qu'il n'a pas envie de voir. A noël pourtant on fait l'effort de voir
cette personne. Peut être tout simplement parce qu'on sait que ça lui
fait plaisir. Et en même temps, on est heureux de pouvoir faire
plaisir. Je vais vous raconter une histoire à ce sujet :
Il
était un noël pas si vieux que cela, le temps était froid comme tous
les noël. Il n'y avait pas tant de monde que cela sur la route. Il faut
dire que nous n'étions pas en plein centre de Paris non plus... Nous
allions tout simplement voir mon arrière grand mère. Elle habite loin
et il faut souvent attendre noël pour la voir. Je l'aime bien mon
arrière grand mère. Je ne lui parle pas trop mais son courage me fait
l'adorer. Elle en subit des choses, mais ne se plaint pas. Alors ce
jour là, nous étions allé déjeuner avec elle. Autour de la table, il y
avait tous ses proches. Quatre générations de proches plus ou moins
lointains. Je me souviens qu'elle parlait peu. Elle était en bout de
table, et voyait tout. Elle pouvait contempler le spectacle. Tous,
réunis autour d'elle, nous ne formions qu'un. Les querelles passées
étaient oubliées. Le déjeuner s'était merveilleusement bien passé. Elle
continuait à peu parler, comme si elle profitait simplement de ces
instants là. Nous sommes restés longtemps à table. Je me souviens qu'au
bout d'un certain temps, l'envie de rentrer chez moi commença à devenir
forte. Non pas que je m'ennuyais mais il nous restait beaucoup de
route. Je me souviens que mes parents m'ont fait comprendre que ce
n'était pas moi qui décidait et que si je ne le restais pas pour moi,
que je le fasse pour les autres. Nous finîmes cependant par quitter ce
petit monde où, pour une fois, l'harmonie régnait.
Quelques
mois plus tard, mon arrière grand mère nous quittait. J'étais triste.
Je ne pouvais contenir ma peine. Et ce jour là ma mère a dit une phrase
dont je me souviendrais toujours. Elle a dit qu'elle avait moins de
peine parce qu'elle l'avait rendue heureuse une dernière fois. Elle
était malade et on avait su lui donner tout ce qu'elle attendait, les
gens qu'elle aime. Toutes les personnes qui l'ont vue dans ces derniers
jours ne veulent garder qu'une image en tête. Celle de ce jour, où
autour d'une table, elle profitait simplement et sans le savoir de ces
derniers instants de vie. Je ne me suis pas rendu compte de tout cela
de suite. Mais maintenant je regrette. A savoir tout ça, je serais
resté et de bon coeur. Même en cette période de noël, mon égoïsme a
fait parlé de lui. Mais je sais qu'elle ne m'en a pas tenu rigueur.
Pour elle tout était parfait. Il fallait qu'elle s'en aille avant de ne
trop souffrir. Elle a eu une belle vie. Et finalement grâce à cette
petite période de fête, elle a pu voir une dernière fois tous ceux
qu'elle aimait, ensemble. C'est pour ça que maintenant, je ne rechigne
plus à voir ma famille. Parce que je me dis que je permet d'apporter un
peu de bonheur par ma simple présence. Et c'est quand même le minimum.
Passez de très bonnes fêtes